Quantcast
Channel: Questions de société : le regard des ethnologues » archéologie
Viewing all articles
Browse latest Browse all 9

Les journées de l’archéologie

$
0
0

« “Il est bien possible que l’archéologie soit en elle-même une discipline assez bizarre”, écrivait Wilhelm Jensen dans Gradiva. Même si dans la réalité professionnelle cette étrangeté est aujourd’hui diluée par des pratiques de plus en plus techniciennes et parcellisées, l’image de l’archéologie n’en reste pas moins travaillée par l’idée que cette discipline repose sur une interaction singulière entre le réel et l’imaginaire. Tout d’abord parce que l’archéologie est une science de l’exhumation (des hommes, des objets et des civilisations) aisément interprétable comme une tentative de dépasser l’irréductible altérité qui sépare les morts des vivants. De fait, cette exhumation semble toujours
marquée du sceau du sacrilège, comme si ces réalités perdues n’étaient en fait pas destinées à être portées à la connaissance, comme si, ouvrant une brèche entre deux mondes, leur mise au jour faisait trembler les limites de notre réalité. Ensuite parce qu’elle est une science de l’enquête et de la reconstitution, de la réécriture de l’Histoire, où une fois encore les limites entre la réalité et la fiction demeurent floues, où le soupçon de falsification est omniprésent, comme semble le prouver la surabondance des controverses qui accompagnent les découvertes. L’archéologue est un producteur d’histoire: une histoire dont il exhume les témoins et qu’il reconstitue par un processus d’interprétation délicatement négocié, au moyen de toutes sortes de techniques dont la moindre n’est pas l’expérimentation. C’est dans son corps, en taillant des silex, en reproduisant les techniques de fonte des métaux, en découpant les animaux avec des couteaux de pierre que l’archéologue apporte parfois la preuve qu’il avait pensé juste. Ou, plus exactement, la réalité archéologique émerge de ce dialogue entre le geste et la pensée. C’est dire la complexité de la négociation permanente entre ce que l’on trouve, ce que l’on imagine et ce que l’on affirme. »* Claudine Voisenat in Imaginaires archéologiques.

Pour en savoir plus :

tumblr_n577fbkxkH1snvkt7o1_250Un livre :
* Imaginaires archéologiques. Sous la direction de Claudine Voisenat.

Des articles :
« Les rythmes du feu. Néolithique,  », Pierre Pétrequin et Anne-Marie Pétrequin, Terrain n°19, Le Feu.
« Faux et authenticité en préhistoire », Claudine Cohen, Terrain n°33, Authentique ?
« Les savoir-faire : une très longue histoire », Jacques Pelegrin, Terrain n°16, Savoir-faire.
« Bonne fouille ne saurait mentir ? »
, Claire Besson, Dorothée Chaoui-Derieux et Bruno Desachy. Terrain n°57, Mentir.

Site et Blog :
Portail archéologique, sites de fouille, l’institut national de recherches archéologiques, les abris sculptés de la Préhistoire, Hominidés : les évolutions de l’homme, le site de Lascaux, tout archéologie, pôle préhistoire, les imaginaires archéologiques.

• A faire :
Les journées de l’archéologie, les 6,7 et 8 juin 2014.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 9

Latest Images



Latest Images